1985 Les fouilles de la nécropole mérovingienne
Le 17 octobre 1985, la réalisation des travaux de nivellement du futur terrain de football révèle l'éxistence d'une quinzaine de sarcophages anciens. Prévenus dans la nuit, les services de la circonscription des Antiquités de Bretagne entamment dès le lendemain des fouilles qui vont durer jusqu'au 18 novembre, sous la direction de M. Bardel, archéologue de la circonscription. Cette fouille de sauvetage révèlera en fait beaucoup plus de sépultures que prévu et livrera un mobilier archéologique qui éclaire d'un jour nouveau la connaissance de la période mérovingienne en Haute-Bretagne. La nécropole occupe un espace d'environ 70 mètres sur 35, dont 500 m2 ont pu être fouillés.
Les sépultures : 78 sépultures environ ont été dénombrées au 18 novembre 1985.
Elles sont de trois types :
- 14 inhumations en pleine terre. Les plus récentes semble-t-il. Une seule à livré un squelette complet et quelques autres ossements épars.
- 19 inhumations dans des sarcophages de calcaire coquilliés très friables. La nature calcaire de ce milieu y a conservé les ossements à l'abri de l'acidité du sol. Ces sépultures avaient presque toutes été visitées par des pilleurs de tombes dans des temps anciens.
- 45 inhumations dans des coffres de schiste ardoisier qui n'ont livré aucun ossement car la nature acide du sol armoricain a entraîné la dissolution des restes humains. La plupart des ces inhumationsétait orientée vers leSudEst (Jérusalem) signe de christianisation. Cependant 4 d'entre elles étaient orientéesNord-Sud (comme lestombes gallo romaines) et étaient situées sur le carrefour Nord Est de la nécropole
Le mobilier archéologique trouvé dans les sépultures :
De la céramique (tessons de poterie) mérovingienne pour l'essentiel et un tesson de céramique sigillée d'époque gallo-romaine.
Des bijoux en petit nombre mais suffisamment pour confirmer que la nécropole est bien mérovingienne. Deux épingles en bronze à tête carrée et cônique, une fibule ansée symétrique (attache de vêtement) bien conservée, quelques rivets et morceaux de tôle, de bronze appartenant à un sac en cuir dont subsistaient quelques traces, une perle de verre quadrilobée, elle aussi mérovingienne.
Deux bases de fours à chaux. Blocs de calcaire calcinés sur fon de pierres rubifiées avec traces de clayonnage et d'argile cuite. Ces fours à chaux, postérieurs à la nécropole, ont utilisé les restes de sarcophages calcaire de la nécropole et peuvent être mis en relation avec les parties romanes de l'Eglise de Visseiche.
Un fossé au Nord Est du chantier qui a livré des tessons de céramique mérovingienne, des fragments de brique et qui pourrait être le fossé de drainage d'une habitation.
Des fragments de tuile et de brique épars sur le terrain provenant du site romain voisin (Sipia).
L'existence d'une nécropole mérovingienne aussi important est en soi une découverte exceptionnelle qui correspond sans doute à la pénétration franque à l'ouest de l'Armorique au VII° siècle. Ce type d'inhumation ne se retrouve pas à la même époque à l'intérieur de la péninsule. On peut le rattacher aux sarcophages découverts à Thourie et à Moutiers, réspectivement en 1981-1984 et 1983. Certains mystères demeurent : d'où venait le calcaire coquillier des sarcophages ? Où était l'habitat correspondant à la nécropole ? Les historiens, antropologues apporteront leurs réponses, ainsi que, peut-être, des fouilles sur la bande de terrain voisine du presbytère.